Des écosystèmes de micro-organismes inconnus ont été découverts au fin fond de l'océan, logés dans la croûte terrestre et les roches volcaniques, révèlent deux études, la première ayant été publiée le 15 mars dans la revue Science, et la seconde le 17 mars dans Nature Geoscience, une autre revue.
La première étude résulte d'un forage par 2700 m de fond et un carottage de 800 m près de la côté nord-américaine, au large de Vancouver. Ceci a révélé la présence d'activités bactériennes. «On savait déjà qu'il y a des activités biologiques dans les sédiments marins mais on ne se doutait pas que c'était aussi le cas dans les roches volcaniques», explique Olivier Rouxel, un scientifique du centre Ifremer de Brest ayant participé à l'étude. «On a trouvé ce qu'on cherchait mais il est possible qu'il y ait d'autres micro-organismes avec des métabolismes différents», poursuit-il.
La seconde étude a été menée dans la fosse des Mariannes, à l'ouest de l'océan Pacifique. C'est la plus profonde des fosses actuellement connues avec 11 km sous le niveau de la mer, à tel point qu'elle atteint la croûte terrestre. Un robot marin capable de détecter la consommation d'oxygène a été déployé. Il a noté la présence de nombreuses bactéries malgré les températures très basses, l'obscurité et l'énorme pression.
Une nourriture provenant de réactions chimiques
Les organismes marins ont réussi à survivre à cette profondeur grâce à «une source d’énergie directement issue des réactions chimiques entre les roches, notamment le fer des minéraux inclus dans les roches et l’eau de mer», note Olivier Rouxel. «La croûte océanique couvrant 60 % de la surface de la terre, elle constitue le plus grand écosystème de subsurface de la planète», se réjouit-il.