iPad: Nos premières impressions

Publié le par iheb

L'iPad débarque

 

Difficile de ne pas être séduit par le dernier né d'Apple...

 

De notre correspondant à Los Angeles


En attendant notre test approfondi lundi, voici nos premières impressions à chaud, après avoir torturé l'iPad toute la journée de samedi. D'abord sur un canapé, puis à la terrasse d'un café d'Hollywood. 100% subjectif et à la première personne.

 

Premier contact: My precious
J'ouvre la boîte, toujours pas 100% convaincu (a) qu'il y ait vraiment de la place pour un toast entre les smart phones et les netbook/laptops; et (b) que les critiques américaines dithyrambiques ne soient pas légèrement biaisées par le désir de voir en l'iPad un sauveur de la presse. Quand Steve Jobs/Moïse a présenté sa tablette fin janvier, ma première réaction fut quelque chose comme «C'est quoi ce gros iPhone carré?». Trois mois plus tard, lové dans un coin du canapé et l'iPad calé dans les mains, tout est oublié. Ses mensurations touchent au divin. Imaginez une ardoise velléda (celle qu'on utilisait à l'école primaire pour le calcul mental) avec la finition Apple (coque unibody en alu poli). Xeni Jardin de BoingBoing parle d'un objet sensuel. Elle n'a pas tort.
 

Démarrage chaotique
L'iPad n'est pas prêt à l'emploi. Premier passage par l'usine à gaz iTunes (sur Windows XP). «Matériel non détecté.» Ça commence bien. Cinq minutes et 100 Mo de téléchargement du dernier iTunes (9.1) plus tard, l'iPad est enfin le bienvenu sur mon PC. Malgré deux tentatives pour le synchroniser avec la dernière sauvegarde de l'iPhone (pour importer les contacts/photos/librairie musicale), rien à faire. Petit tour sur Twitter. Visiblement, d'autres ont ce problème. Idem pour recharger la batterie: il n'y apparemment que le port USB des derniers Macs qui délivre les 10 watts nécessaires pour alimenter un iPad allumé. Sur PC, il faut donc mettre en veille la tablette ou utiliser la prise secteur via l'adaptateur fourni. Aucun problème pour rejoindre le réseau wifi.
 

Prise en main immédiate
Pas de dépaysement si on a déjà joué avec un iPhone: c'est exactement le même système (bouton central «home», grosses icônes, menus identiques). Même ma mère s'y retrouverait. Les applications météo, horloge et voice memo ont disparu (on peut les télécharger).
 

Une merveille d'écran et une rapidité bluffante
Les couleurs flamboient, les caractères sont ultra crisp, les angles de vision phénoménaux. Mais surtout, l'iPad en a sous le capot. «It's crazy snappy!» («c'est vraiment super rapide»), lâche ma roomate alors que j'explore les applications photo, mail et calendrier, qui ont toutes subi un lifting pour mieux tirer parti du grand écran. Petit tour sur l'app YouTube avec le dernier trailer de «L'Agence tout risque». La vitesse d'affichage des thumbnails laisse l'iPhone dans les starting-blocks. La rapidité du streaming, même en HD, en impose. La bande-annonce se lance instantanément, en plein écran. Réaction à l'unisson face à la qualité, un truc articulé et profond qui ressemble à: «Waaaah». Côté photo, l'iPad hérite d'un mode slideshow qui le transforme (avec un pied) en véritable cadre photo numérique.
 

Un clavier virtuel honnête
Un temps d'adaptation est nécessaire. En mode portrait, l'iPad reste un peu grand pour taper avec les deux pouces, et on a tendance à le tenir d'une main et utiliser l'autre index, ce qui finit –même à seulement 700 grammes– par fatiguer. En mode paysage en revanche, bien calé sur les genoux et avec la correction automatique, on atteint vite une vitesse de frappe honnête à plusieurs doigts. Pour écrire un article complet sous Pages (10$ pour le Word made in Apple) un vrai clavier (sans fil + pied ou le dock officiel, à 69$) s'impose.
 

Créé pour surfer
La taille de l'écran rend le surf bien plus confortable, surtout sur des sites comme Facebook ou du New York Times. On zoom/dézoom beaucoup moins que sur un smart phone. On le savait, toujours pas de support de Flash. Heureusement, ESPN s'est déjà mis au HTML 5, et la vidéo de basket universitaire se lance sans souci. La chaine CBS et tous les autres vont suivre progressivement. Côté applications sociales, Twitterific et Tweetdeck sont déjà optimisés pour l'iPad. Dommage que le multi-tasking soit toujours absent pour les applications-tiers –mais cela changerait peut-être avec l'OS 4.0 cet été.
 

La mort du Kindle et des eReader
Départ pour un café de Melrose Avenue. «Oh, c'est l'iPad?», demande aussitôt un passant. Imité par trois autres. «Je peux toucher?», demande une charmante demoiselle. Oubliez les bébés et les chiots, l'iPad est le dernier attrape-filles. «Un café glacé, please». En terrasse, même sous le soleil californien et malgré des reflets, l'écran reste bien plus lisible que celui d'un laptop. Ce modèle n'est pas 3G mais l'iPad trouve un signal wifi non protégé assez faible. De quoi télécharger quelques livres avec l'application iRead. Bonne surprise, des milliers de classiques gratuits du Projet Gutenberg sont disponibles, comme Sherlock Holmes ou Alice au pays des merveilles. Va pour L'Art de la guerre de Sun Tzu, le livre préféré de Frédéric Encel. Alors certes, à la différence de l'e-ink des eReaders, on a moins l'impression d'être face à du véritable papier. Mais l'iPad compense largement avec la brillance/rétro-éclairage, les couleurs, et surtout, sans ce désastreux rafraichissement du Kindle –quand on passe du page à l'autre. Petit effet graphique sympa, on peut véritablement «tourner» les pages par le coin. Côté prix en revanche, c'est plutôt plus cher que chez Amazon (ça commence à 7$ mais on trouve de nombreuses nouveautés à 15/16$). Le catalogue est également bien moins étoffé (60.000 titres contre 400.000). Côté Comics, ne pas rater l'app de Marvel, surtout pour son mode «case à case» très cinématique.
 

Le sauveur de la presse?
A voir. Mais l'app du Wall Street Journal, avec une vidéo directement intégrée à la home, donne l'impression d'avoir entre les mains un journal tout droit sorti d'Harry Potter ou de Minority Report. Sur celle du New York Times, les photos sont mises en avant. Du côté de la BBC ou NPR (l'équivalent de Radio France avec plus de moyens), on peut écouter la radio en même temps que lire l'article. Pour les mordus de finances, chez Bloomberg, les graphiques s'animent comme dans Star Trek. Quand des mags comme GQ ou Variety débarqueront, ils ressembleront peut-être à ça.
 

Une vrai console de jeu portable?
Retour à la maison. Premier tour de piste avec RealRacing HD. Les graphismes 3D envoient du bois, largement du niveau d'une PSP, avec un plaisir décuplé via l'écran de 10 pouces. Pour la maniabilité en revanche, le touch ou l'accéléromètre (en penchant l'iPad) n'atteindra jamais le degré de contrôle d'un vrai stick, surtout pour un jeu de foot ou un shoot. L'iPad est compatible avec toutes les apps et les jeux iPhone. Soit en mode natif, tout petits. Soit en taille double, assez pixelisés. Petite partie de air hockey, contre un ami américain, l'iPad posé sur la table basse du salon. Les Etats-Unis humilient la France 7-2.
 

Conclusion
Après plus de 7 heures d'utilisation intensive, la batterie affiche encore 38%. Apple n'a donc pas survendu les 10 heures annoncées. Que ce soit clair: cadenassée par Apple et iTunes, sans support Flash, webcam, ni port USB, l'iPad ne remplacera jamais un laptop (même imprimer demande de bidouiller avec des applications). C'est une machine foncièrement conçue pour consommer des médias et des contenus, pas pour les créer. Mais l'ordinateur portable pourrait vite se retrouver cantonné à un rôle de desktop, l'iPad (et les futures tablettes sous Android) devenant le compagnon-connecté (à 550 dollars minimum) idéal pour pour le métro, le canapé ou les vacances. En reprenant un iPhone entre les mains, on a l'impression d'être un géant maladroit aux doigts bien trop gros.
Une heure du matin. Vautré sur mon lit devant un épisode de Chuck, je crois bien que je suis amoureux. Et pourtant, I'm a PC, not a Mac.

 

 

 

 

source:http://www.20minutes.fr

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M
<br /> J'avais hâte de lire les premières impressions sur l'ipad. Merci pour cet article qui explique très bien ce à quoi on peut s'attendre.<br /> <br /> <br />
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