Rachat de Palm: l'opération de la dernière chance pour HP dans les mobiles

Publié le par iheb


Remue-ménage sur le marché des téléphones Windows. Alors que HTC renforce ses liens avec Microsoft, HP a choisi de s'en éloigner en rachetant Palm pour 1,2 milliards de dollars. Le fabricant taïwanais revendique à lui seul plus de 80% des ventes de téléphones sous Windows, alors que HP a pratiquement abandonné cette activité, malgré un retour discret avec le lancement en décembre dernier du médiocre iPaq Glisten. A ce jour, le smartphone de HP est uniquement disponible chez l'opérateur AT&T aux États-Unis.

"Une des difficultés sur ce marché ultra concurrentiel est de trouver des opérateurs qui veuillent bien subventionner les téléphones", reconnaissait Todd Bradley, responsable de la division PC de HP et ancien PDG de Palm, lors d'une interview avec LExpansion.com. 

Alors HP a-t-il eu raison de racheter Palm ? L'analyste Jack Gold nous donne son avis.

HP a-t-il payé trop cher pour Palm?

Je ne crois pas. D'un point de vue purement financier, HP s'en tire plutôt bien, en ne payant que 5,70 dollars par action. A la clôture de la Bourse hier, la valeur des actions de Palm étaient d'environ 4,60 dollars, et à 6 dollars il y a deux semaines. Dans ce genre de rachat, le premium payé par l'acheteur est beaucoup plus élevé. Ensuite, Palm dispose de près de 600 millions de dollars de liquidités, pour une dette qui s'élève à environ 400 millions. Donc le prix réel déboursé par HP est sans doute d'un peu moins du milliard de dollars. Une somme qui, pour une entreprise avec un trésor de guerre de plus de 13 milliards, semble relativement faible. 

Et sur le plan stratégique?

Il faut se rendre à l'évidence, pour HP c'est la dernière chance de renflouer sa division mobile et de jouer un quelconque rôle sur le marché en hyper-croissance des smartphones. Bien sûr, HP aurait pu attendre la sortie de Windows Phone 7 ou encore sortir des smartphones sous Android, comme l'a fait Dell. Mais cela aurait pris du temps et aurait coûté sans doute aussi cher en termes d'investissements en recherche et développement. Sans compter les accords que HP aurait dû nouer avec les opérateurs mobiles mondiaux. Alors qu'avec Palm, HP a immédiatement des produits techniquement à la pointe de l'innovation, et les accords de distribution avec les opérateurs mobiles. Grâce à Palm, HP a toutes les cartes pour réussir (logiciel, matériel, opérateurs, brevets...) et a pour la première fois son destin entre ses mains depuis son entrée sur le marché des mobiles. Je ne peux pas en dire autant de HTC, Dell ou même Motorola, qui dépendent tous de Google avec Android.

Le logiciel WebOS de Palm a-t-il vraiment une chance face à l'iPhone ou Android?

Techniquement, WebOS n'a rien a envier à Android. Pendant longtemps le Palm Pre était l'un des trois smartphones du marché (avec l'iPhone et le LG Prada) à pouvoir faire du multi-touche. Et dès son lancement l'année dernière, WebOS a été un vrai système multi-tâches, alors que l'iPhone le sera plus ou moins seulement cet été. Le problème vient plutôt d'erreurs stratégiques commises en n'ouvrant pas assez tôt la plateforme aux développeurs, mais aussi d'un manque de moyens financiers. Par ailleurs, rien n'empêche ensuite HP d'utiliser WebOS dans d'autres produits, comme de futures tablettes ou des netbooks. Ce rachat offre donc de nouvelles perspectives que HP n'avait pas lorsque Windows était son seul logiciel pour mobiles.

HP pourra-t-il redresser Palm?

N'oubliez pas que Todd Bradley, qui est à l'initiative de ce rachat chez HP, n'est autre que l'ancien patron de Palm. Et que lui et son équipe, également ex-Palm, connaissent parfaitement l'entreprise et sauront rapidement la rendre rentable grâce aux économies d'échelle.

Publié dans high-tech

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