Peugeot RCZ, l'autre visage du Lion

Publié le par iheb

La lunette arrière à double convexité est une superbe pièce de verrerie.

 

Ce coupé sportif compact annonce une nouvelle race de Peugeot, les Hors Série. Mais la RCZ signe aussi la renaissance d'un certain style automobile français, plus orienté vers la créativité que le luxe.

Envoyé spécial à Elciego (Espagne)

 

La Peugeot RCZ ressemble à l'Audi TT, c'est une affaire entendue. Mais il ne faut jamais juger sur les apparences. Si les deux véhicules partagent les mêmes types de rondeurs et jouent dans la catégorie des petits coupés sportifs compacts, ils sont loin d'être semblables.

Un deuxième regard suffit pour découvrir que l'esthétique de la française, jeunesse oblige, est beaucoup plus travaillée. Ses flancs, le décroché « en virgule » au niveau de la porte ainsi que sa lunette arrière à double convexité, superbe pièce de verrerie, l'éloignent des lignes très épurées de l'allemande.

Question tarifs, on est loin aussi de ceux atteints par le TT puisque la petite française ne dépasse pas les 30 000 € (27 000 € pour l'entrée de gamme), auxquels il faudra cependant ajouter quelques milliers d'euros pour avoir un véhicule moins dépouillé.

Assemblée par Magna Steyr à Graz, en Autriche, la RCZ a été conçue en seulement deux ans à partir de la «plate-forme 2» commune des 308, 3008 et 5008. Bien sûr, au nom du coupé, les voies ont été élargies, le centre de gravité abaissé et la rigidité torsionnelle augmentée. La motricité est confiée à un antipatinage ESP (déconnectable) performant associé à des pneus larges (235) montés sur des jantes de 18 ou 19 pouces.

 

 

 

Sous les capots, on retrouve deux vieilles connaissances, le 2 l diesel HDI de 163 ch et le 1,6 essence THP conçu en partenariat avec BMW. Ce dernier groupe est toujours disponible en 156 ch. Mais Sochaux a joué à l'apprenti sorcier pour trouver 200 ch sans le concours de BMW. Faute de 6 cylindres, une ingénieuse membrane vibrante placée dans un conduit acoustique en forme de saxophone, et intégrée à l'admission, amplifie sa sonorité à l'intérieur du cockpit (Sound System).

 

Le poste de conduite est ergonomique, mais on regrettera que les commandes de la radio et du régulateur de vitesse soient situées sous le volant et non sur celui-ci. Les sièges avant reculent incroyablement loin, ce qui réjouira les grands gabarits d'Europe du Nord. Du coup, les places arrière, faute de garde au toit, sont strictement inutilisables, sauf par de très jeunes enfants.

L'ambiance à bord est sérieuse mais néanmoins rendue chaleureuse par des matériaux d'un toucher agréable. À l'exception de quelques plastiques, ils sont tous de qualité. La planche de bord, plus classique que sur les 3008 et 5008, se caractérise par l'excellente lisibilité de toutes les informations qu'elle délivre, à commencer par celles du GPS. Une montre de taille inhabituellement importante trône en son centre. L'assemblage, point critique des réalisations tricolores, paraît de bonne facture. Espérons qu'il en sera de même en concession.

 

La RCZ ne dispose que d'un seul niveau de finition. Mais comme sa cousine DS 3, elle pourra être enrichie et singularisée via un vaste programme de personnalisation. Plus créative que luxueuse, la RCZ est le premier élément d'une gamme Hors Série (HS) devant s'enrichir de trois nouveaux modèles de voiture plaisir d'ici moins de cinq ans. Pour la marque, ce Premium qui ne dit pas son nom est l'assurance d'un meilleur profit que sur les petites voitures vers lesquelles le marché s'est un peu trop tourné avec la prime à la casse.

Mais Peugeot compte plutôt sur ces Hors Série pour tirer vers le haut l'image de toute sa production. Si l'acheteur d'une 107 a le sentiment d'accéder à l'esprit de la RCZ en signant son chèque, Sochaux aura alors gagné son pari.

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