Le Paraguay peut être fier
Eliminé en quarts de finale du Mondial par l'Espagne (0-1), le Paraguay n'a pas manqué son rendez-vous sud-africain. Il s'en est même fallu de peu, samedi soir, pour que les Sud-américains réussissent le plus gros coup de leur histoire. Tristes mais fiers, les Paraguayens vont rentrer au pays la tête haute, ayant au final fait aussi bien que leurs voisins brésiliens et argentins.
On les voyait se faire manger tout cru par l'Espagne. Les Paraguayens sont finalement passés tout près de créer ce qui aurait été la plus grosse surprise des quarts de finale de cette Coupe du monde. Crucifiés par le meilleur buteur du tournoi, David Villa, dans les dix dernières minutes du match, les Albirroja ont fait honneur à leur maillot en tenant tête aux champions d'Europe pour leur première intrusion dans le grand huit d'un Mondial. A Asunción, capitale en ébullition hier soir, les larmes ont coulé à flot au coup de sifflet final, comme sur les joues des joueurs qui avaient tout donné pour déjouer les pronostics sur le terrain.
"Il ne nous a manqué qu'un peu de chance , analyse assez bien Roque Santa Cruz, entré vingt minutes à la place du très remuant Nelson Valdez. Mais plus que de la chance, c'est surtout de réussite dont il faut parler. Comme sur ce but refusé à Valdez pour une position de hors-jeu discutable (41e) et ce penalty d'Oscar Cardozo capté en deux temps par Iker Casillas (59e). Le Paraguay a bien eu sa chance mais l'a laissée passer. Et le but de Villa, le cinquième du néo-barcelonais dans cette Coupe du monde, a mis fin aux espoirs paraguayens d'intégrer le dernier carré.
Martino: "On est en paix avec nous-mêmes"
"On aurait pu se qualifier pour les demi-finales, c'est le sentiment qu'on a , raconte Gerardo Martino, le sélectionneur argentin de l'Albirroja dont l'avenir à la tête de l'équipe n'est pas tranché. On a joué avec notre coeur, on a perdu à la toute fin du match. On a joué sur un pied d'égalité avec l'Espagne mais cela n'a pas suffi." Premier de son groupe, celui de l'Italie, le Paraguay aura fait montre, à l'instar de son huitième contre le Japon, d'une grosse solidité défensive tout au long de la compétition. Le but encaissé face aux Espagnols n'était que leur deuxième en cinq matches, mais malgré cette défense de fer ils suivront les demi-finales à la maison.
Au Paraguay, malgré la tristesse, les joueurs seront accueillis en héros. Et si la pulpeuse supportrice Larissa Riquelme, mannequin de son état, ne procèdera pas à l'effeuillage promis en cas de qualification pour le dernier carré, les fans n'oublient pas que jamais la sélection nationale n'avait réussi un tel parcours en Coupe du monde. Ce qui fait dire à Gerardo Martino : "On est en paix avec nous-mêmes parce qu'on a tout donné. On a écrit une page d'histoire (...) on peut s'en aller la tête haute."